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BloGgiN' DeAd
2 avril 2008

00h32 dans le jardin du rien et du sale !

La société, l’entreprise dans laquelle on bosse, oui cette société là !

T'es là, t'es dedans, t'en fais partie mais elle t'intègre pas.
Non mais on parle d'intégration mais est-ce qu'elle t'intègre elle ta société hein !?

Quatre ans.

Quatre ans dans la même boite, c'est un exploit, d'habitude c'est une, une avant que l'ennui emplit et que ça devienne vital d'aller voir ailleurs sinon c'est la pendaison, mais là quatre années, putain de record !

Mais à quel prix !!!

Quatre années à subir.

Subir quoi tu me diras, c'est le monde du travail qui veut ça, c'est pas un sitcom façon Santa Barbara, faut pas croire, bien sûr qu'il y a des déboires, mais là t'es payé pour ça.

Quand même !

Y a des gens qui se font un malin plaisir à humilier les autres pour masquer leur incapacité à faire autre chose que ce que leurs limites intellectuelles et professionnelles leur imposent. En criant et s'ébrouant, devant une assistance si possible, ce type de personne est fière de pouvoir affirmer à une quelconque assemblée qu'elle sait, qu'elle possède LE savoir, que toi tu n'as pas sinon elle aboierait pas sur toi. Elle sait tellement mieux, qu'elle peut se permettre d'héler des théories pompeuses et poreuses, qui marchaient peut-être en son temps, mais qui sont dépassés en l'an 2000 + 8 de notre présent.

Cette même personne, qui t'avoue pendant un déjeuner entre deux bouchées que oui, elle est raciste, mais comme tout le monde aussi ce qui ne fait pas d’elle un freak, et que c'est pas méchant, c'est juste comme ça, le Français est comme ça donc y a pas mort d'homme accepte le comme un fait et puis elle t'a embauché, ça vaut bien l'absolution de ce péché.

Une fois son insanité justifiée, la même personne se permet des quolibets déplacés et sous prétexte, toujours, qu'elle vous a embauché, argue de n'avoir aucune animosité envers ces peuplades dont je suis l'émissaire, mais seulement quand ça l'arrange, donc devant les gens quand il s'agit de démontrer l'animal apprivoisé.

On les connaît ces blagues bien racistes mais qu'on banalise sous le coup de l'humour mais qui sont très significatives de la xénophobie sous-jacente à un passé pas très glorieux, certes lointain, mais dont les corollaires gracient des coupables d'enlèvement avortés à temps, pour protéger des enfants du Soudan, soi disant. La Françafrique,  les réseaux Foccart, Jean-Christophe Mitterrand, les affaires Elf, Bouygues, le groupe Bolloré ça te parle ça ? Bref…

Quatre années.

Pendant tout ce temps, la colère monte, la furie sourde gronde au tréfonds et se mue petit à petit...

Quatre ans.

On se dit avec le temps que tolérant on l'est, mentalement fort on l'est également, psychologiquement solide pour réfréner des velléités de psychopathe latent.

Mais pour combien de temps ?

En plus des vannes limites, s'ajoutent la déconsidération de ta condition sociale, ou plutôt, de ton origine sociale.

Venir des bas quartier te poursuit, manque plus que tu sois 2ème génération d'immigrés et on te le fait remarquer. On te blague en te disant que les voitures sacré nom de nom, tu les achètes pas, tu les voles "éclats de rire". Les filles ? Mais tu les tournes dans les caves "éclats de rire". Ouah, tu parles bien la France pour un... euh pardon... enfin... sinon t'en es où dans tes chiffres ? "rires gênés".

Curieusement, tu te sens comme une femme. Femme parce que ta rémunération est fonction de ton physique, et sans menstrues ni le risque de tomber enceinte, c'est quand même impensable qu'on te paie comme un homme... blanc, t'es mis au ban malgré la somme de travail que tu abats, tu en fais 10 fois plus que les autres et quand tu réclames ton dû on fronce les sourcils en disant "mais bon sang, c'est quand même mieux que de gagner la même chose illégalement", comme tous ces jeunes dans ton quartier qui doivent bien te jalouser de ne pas avoir pour flamber cette voiture neuve qu'on t'a prêté.

Humiliations.

Humiliations que de fermer sa gueule parce que trouver un job c'est pas impossible mais tellement difficile. Rentrer dans les boites de nuits ça paie pas le loyer donc c'est pas si grave mais le travail c'est la santé, nous aussi on veut consommer !!!

Humiliations parce que c'est pas très sain, de se contenter d'ignorer et de se dire que pour avancer, il ne faut point se laisser distraire.
Malsain de critiquer, t'as pas l'impression de cracher dans la soupe là ? C'est beaucoup mieux que de bosser sans penser, combien rêverait de trôner là où tu t'assieds chaque matinée !

Foutaises ouais !

Le temps se charge de te démontrer vite fait bien fait ben qu'il fallait peut-être pas et coller une bonne raclée à cet enculé qui peste contre l'arabe, le juif, le musulman mais en te respectant hein même si t'es Africain comme l'Arabe, musulman également et heureusement pas juif sinon il pourrait pas bosser avec toi, déjà qu'il a sorti un sauvageon de son bananier, manquerait plus qu'il fasse une colonie tiens !

Quatre ans.

Mais qu'est ce tu fous, pourquoi tu t'obstines, alors que tu régresses dans l'échelle de l'amour propre ?

La nécessité de payer son loyer, en plus d'un autre, pour cause de naissance dans un milieu défavorisé fait que si tu regardes dans le passé, ta paternité, et ta maternité, l'ont fait parce qu'il fallait tenir pour ceux qui sont restés là-bas, tenir parce que c'est toujours mieux que là-bas.

Mais tout de même.

Sensation d'être une prostituée qui prend par giclée la détresse et les aspects abjectes de ce que l'humanité a de plus vil envers son prochain, de la haine évidemment, mais de l'hypocrisie surtout, qui donne tellement envie d'aller vivre dans un trou seulement accompagné du strict minimum pour ne pas manquer d'aliments, la misère humaine, le rejet de la faute sur l'autre le différent, le refus d'assumer ses responsabilités, l'indifférence devant tant d'obscénités, ce qui fait que le plus vieux métier du monde à une dimension sociale mais qui colle l'envie démente de perdre ton sang froid et d'être le titre phare de Trust.

Nous sommes nés ici et on vient d'ailleurs, nous souffrons ici et pas comme ailleurs, d'ailleurs, ils rêvent tous de venir, avant de déchanter dans une chambre sans fenêtres, tassés à 10 dans une pièce qui ne peut en contenir que deux.

Il est temps ?

De mettre un terme aux quatre ans, j'entends d'aller semer aux quatre vents, CV et bonne paroles encourageantes, pour compter comme nouvel élément parmi les forces dirigeantes d'une équipe dynamique et sûre pour les rentes de l'actionnaire qui lui, a contrario de ses employés, ne se meut pas avec une démarche lente.

Parce que la continuité de la Comedia dell'Arte va bien finir par exaspérer et vu l'état d'énervement très avancé, déjà palpable à peine dans le bureau arrivé, on pourrait risquer de voir dans les informations de la matinée, qu'un forcené a été maîtrisé après avoir laissé un visage bien ensanglanté, pris d’une folie furieuse il se sera jeté sur l'incarnation, à ses yeux, des pires travers de notre société qui se targue d'être de la Droite décomplexée...

 

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Commentaires
F
...
L
putain de bordel de merde...attends que j'arrive avec ma tronçonneuse....je supporte pas, je supporte pas !!!
BloGgiN' DeAd
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